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lundi 2 septembre 2013

Architecture


L'architecture est l'agencement des formes complexes d'édifices et l'art de les imaginer, de les concevoir et de diriger leur réalisation.
En France, l'architecture est légalement définie comme « une expression de la culture »1, ce qui revient à préciser que la logique qui prévaut en architecture n'est ni commerciale, ni industrielle, ni même scientifique ou littéraire, ni surtout financière, mais fondamentalement culturelle.
Par extension, le terme d’« architecture » est aussi utilisé pour désigner la conception de systèmes organisés en structures complexes, notamment l’architecture logicielle et informatique et les réseaux de l’information ; ces notions étant développées dans leurs articles respectifs ne le seront pas ici.

Architecture

Définition de l'architecture

La Grande Mosquée de Kairouan est l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture islamique. Son aspect actuel date du IXe siècle.
On voit dans les Dix livres de l'architecture de Vitruve que l'architecture comprend l'édification de toutes les sortes de bâtiments civils ou religieux, les ponts, les aqueducs, les ports, ainsi que les villes.
Le terme architecture (en latin architectura), est issu du grec ἀρχιτέκτων de ἀρχός/ή (« chef, principe ») et τέκτων (qui veut dire « couvrir » et qui a donné le mot français toicture); l'architecture désigne donc à l'origine l'art de clore et de couvrir des lieux, et l'architecte celui qui dirige cette opération.
À partir du XVIe siècle, les architectes spécialisés dans la conception des bâtiments, des fortifications et des machines pour la guerre ont pris le nom d'ingénieurs.
Au XIXe siècle, certains architectes occidentaux, par exemple Eugène Viollet-le-Duc, s'attachent fortement à l'aspect constructif. (Ils se concentrent en particulier sur les charpentes métalliques et participent au développement de la mécanique statique).
À partir du XXe siècle, en Occident dont les conceptions de production d'objet sont alors devenues globalement techniques et productives, il est possible de définir l'architecture comme l'art de diriger la construction, de concevoir les structures, de donner une apparence au final avec des matériaux: « l’art de bâtir » qui s'ajoute à la simple construction des édifices. (Voir "Théories de l’architecture" ci-après).
Dans certaines autres parties du monde, on peut formuler que cet « art de bâtir » comporte toujours une ritualisation, qui a existé dans le passé en Occident, distinguant l'architecture de la construction simple.

Les applications de l'architecture

Château d'Écouen en France.
L'architecture s'occupe des bâtiments, des espaces publics, des villes et villages, des paysages, mais aussi d'ouvrages d'art, de navires (architecture navale), voire de stations spatiales.
Étant donné l'ampleur de ses applications, l'architecture est une activité plus proche des arts et métiers qu'une activité scientifique rigoureuse. L'architecture fait d'abord appel à des savoirs organisés en un ensemble qui lui est particulier par son application à la construction tels que la composition, la géométrie, la morphologie, l'ornementation, l'harmonie, en même temps que le métré, la statique et le droit classiques à la construction; L'architecture va puiser d'abord dans les savoir-faire des différents beaux-arts et des différents métiers du bâtiment. Mais l'architecture va aussi puiser dans les ressources de différentes disciplines scientifiques : la géologie, la résistance des matériaux ainsi que dans les différentes sciences humaines comme l'anthropologie, la sociologie, la psychologie (ergonomie), l'écologie ou la géographie. L'architecture puise aussi dans l'histoire.
L'architecture se différencie de la construction en ce que l'architecture apporte une dimension particulière de réflexion et de planification de la part du concepteur, lorsqu'il envisage l'ensemble du cycle de vie d'une construction. Cette réflexion est à la fois esthétique, sociale, environnementale et philosophique.
L'architecture naît de besoins fonctionnels tels que habiter, travailler, faire du sport, soigner, se divertir, traverser un fleuve. Des réponses formelles spécifiques sont apportés à ces besoins concernant l’organisation, la structure, la technique de construction, tout en répondant à des objectifs notamment esthétiques et sociaux. L'architecture naît de besoins de représentation des idéaux et de la mémorisation des faits passés.
La corrélation entre la variété des besoins, la variété des réponses possibles, et la variété des sensibilités esthétiques donne une infinité d’architectures différentes et de nombreuses interprétations par des architectes. On peut néanmoins les regrouper par périodes, par courants de styles formels ou éthériques, par type de structure, par type de technique, par fonctions. (Voir "Le Patrimoine architectural" ci-après).
On utilise l'architecture aussi bien pour la création que pour la restauration ou la transformation (rénovation) des édifices. Il s'agit parfois simplement d'une action d'ornementation du bâti, sans autre opération. Et pour des constructions anciennes, il peut s'agir de réornementation avec retour à l'aspect initial ou à l'inverse d'ajout de différences qui les modernise. Dans certains cas cela concerne la mise en ensemble des édifices, par exemple la constitution de cité. L'objet sur lequel se pose l'acte architectural est quelquefois la ville même prise dans son entier, l'agglomération, lorsque par exemple il s'agit d'une ville nouvelle. Cette caractérisation formelle des édifices fait alors partie des contraintes d'urbanisme, dont le domaine d'application est la ville et les territoires et pour ce domaine les données sociales et politiques ont un importance certaine.

La constitution de l'architecture sur l'édifice

Architecture mexicaine moderne.
L'architecture est nécessaire pour produire des marques dans la mémoire des peuples organisés sédentaires dans la quasi-totalité des sociétés existantes. La prise de position solennelle concernant les lieux remarquables est faite par ce moyen. L'architecture traduit pour les lieux de rassemblement leur nature (exemples : parlements, nécropoles, temples) et leur fonction sociale pour le public (exemples : palais, stades, arcs de triomphe).
Il s’agit par l'architecture :
  • de montrer la puissance de la Nature avec l'écoulement du temps et ses énergies2,
  • d'exprimer le pouvoir sécuritaire ou la puissance individuelle avec l'autorité,
  • d'afficher le niveau hiérarchique des tenants dans la société (classe sociale),
  • de manifester la fonction de l'édifice dans l'organisation de la société,
  • de fournir et caractériser des lieux différents du monde ordinaire (religion et spiritualité, spectacle).
Des choses matérielles et immatérielles sont mises en accord convenable par la disposition des éléments. L'harmonie correspond à l'époque considérée. L'architecture produit des codes à lire dans l'espace aménagé. Ces codes des formes et des matières traduisent le cosmos tel qu'il est appréhendé. Par exemple l'« architecture de ruine » apparue au XIXs siècle est une construction neuve réinscrivant temps et culture.
L'architecture intervient dans l’aire occidentale moderne à de nombreuses échelles depuis la conception et la réalisation d'éléments constituant les membres de corps de bâtiments, jusqu'à celle de villes entières conçues comme un tout. L'architecture est ressentie comme un moyen de traduire l'espace entourant le corps humain par la philosophie associée à la psychologie de la sphère intime, de la sphère privée, de la sphère publique qui se définissent selon la société3 . Cette modélisation des espaces contient en facteurs les importances différentes données par l'individu à la conscience de soi et à la conscience de l'extérieur. L'espace contenant est détaillé graduellement en pièces, en locaux pour l'abri de l'individu, de la famille; puis en espace public commun; et enfin en espace « naturel ».
L'activité de l'architecte selon sa motivation personnelle est censée produire de l'architecture lors de la commande d'état ou d'individu. Elle s'est centrée sur celle des formes habitées classiques depuis le Moyen Âge : il s'agit de maisons, écoles, hôpitaux, en plus des tribunaux, églises, ateliers, mairies… Se sont ajoutés au fur et à mesure du temps au patrimoine des éléments venant de la modernisation de l'activité humaine et de l'organisation de la société. Il s'agit des éléments respectant les besoins militaires nouveaux (forts et châteaux), puis besoins structurels de réseaux de transport (ports, gares ferroviaires, aéroports) et de commerce (halles, hypermarchés), besoins d'espace de loisir (stades, patinoires, piscines, résidences balnéaires et de montagne) et parfois de besoin exprimé pour la production industrielle (usines construites selon certains modes de gestion des ressources humaines, mode de gestion de l'image publicitaire).

Le Patrimoine architectural

Article détaillé : Patrimoine culturel.
L’architecture désigne le corpus de tous les édifices construits, c'est-à-dire leur classification et leur étude, qu'ils aient été conçus par des constructeurs affichant une intention esthétique ou non.
Le terme « architecture » suivi d'un qualificatif permet aussi de spécifier un ensemble générique du patrimoine bâti. Cette classification permet une identification de l'objet bâti. La possibilité est que l'édifice comporte une volonté d'acte architectural. Mais aussi il peut y avoir une absence de déclaration qu'il s'agit d'acte architectural, et que c'est de l'architecture par le fait (voir architecture vernaculaire).
Le terme « architecture » permet ainsi de spécifier, pour l'objet créé par l'acte de bâtir, l’ensemble des caractéristiques telles que la forme et la symbolique ou les propriétés d’usage. Pour cette classification, on ajoute en général un qualificatif distinctif de la mise en ensemble par style, par usage, par époque, par matière (exemples : architecture militaire, architecture chrétienne, architecture romane, architecture bois).
Mais on utilise aussi techniquement des noms qui sont plus spécialisés et moins parlants : exemples « Bauhaus », « Roccoco », « École de Chicago ».
Les méthodes originelles utilisées pour bâtir les édifices ainsi catégorisés a posteriori ne posent pas fondamentalement la différence entre les multiples styles.

Histoire et styles de l'architecture

Préhistoire

La symbolique de la construction existe depuis l'âge des métaux, elle est attestée par les pierres levées partout dans le monde.
La différentiation des constructions nécessaires à l'organisation sociale des sédentaires fait naitre l'architecture par les édifices spécialisés restant dépendants du climat local et des ressources disponibles. Les arts de la peinture et de la sculpture (qui sont antérieurs à l'art de construire-architecture: art rupestre - art pariétal - art mobilier) sont intégrés à l'architecture.
L'aspect conventionnel apparait localement avec le temps et s'ébauche dès lors des « styles architecturaux » . Par exemple, une partie de l'architecture religieuse s'établit en utilisant l’élévation vers le ciel de la construction, une autre partie s'établit en creusant la terre.

Antiquité

Dans plusieurs civilisations antiques, comme l'Égypte ou la Mésopotamie, l'architecture et l'urbanisme reflètent constamment le divin et le surnaturel. De plus, elles ont recours à la monumentalité dans l'architecture pour symboliser le pouvoir politique des dirigeants, de l'élite, ou de l'État lui-même.
L'architecture et l'urbanisme des civilisations telles que la Grèce antique et la Rome antique évoluèrent à partir d'idéaux civiques plutôt que religieux ou empiriques, et de nouveaux types de constructions émergèrent.
Des textes sur l'architecture ont été écrits depuis l'antiquité. Ces textes contiennent à la fois des conseils généraux, et des prescriptions et des canons formels. Les écrits de l'ingénieur militaire romain Vitruve au premier siècle avant J.C. contiennent de nombreux exemples de canons. Certains des plus importants exemples de l'architecture canonique sont religieux.

Architecture occidentale après l'antiquité

Szczecin, le château
Après la disparition de l'Empire Romain, puis le schisme entre l'église byzantine et l'église romaine au Ve siècle, l'aristocratie et le clergé chrétien prennent des initiatives architecturales et artistiques. Le clergé nouvellement organisé se constitue en deuxième pouvoir à côté de l'aristocratie et parfois en opposition. Malgré le schisme, le clergé dans sa forme église « catholique romaine » est dans un premier temps un vecteur de transmission de l'architecture sacrée orientale de l'église « orthodoxe » dont la créativité est importante. Après la défaillance du pouvoir civil impérial en occident et donc l'éclipse de son architecture romane en continuité de l'architecture antique d'apparat, l'invention d'une nouvelle symbolique viendra ultérieurement, entre le VIIIe siècle et le XIIe siècle. Cette symbolique a pour origine les monastères d'origine irlandaise et les monastères bénédictins d'origine italienne. Cette symbolique s'associe à la technique dans l'architecture laïque du pouvoir aristocratique rétabli et dans l'architecture religieuse aussi bien sous la forme d'architecture gothique que d'architecture renaissance puis comme architecture classique. Entamant l'époque moderne au XVIIe siècle l'architecture classique marque déjà la prééminence de la symbolique architecturale non sacrée sur la symbolique architecturale sacrée. Dès le XVIIIe siècle la période moderne aboutit en occident à la fin de la définition de l'architecture comme espace défini par des rituels, mais comme espace défini par la population aristocratique et bourgeoise avec art et contenant de l'art. L'architecture re-codifie les éléments de l'histoire antique qui sont réutilisés. L'architecture reste un moyen d'affirmer l'identité de la population par « nation » dans chaque société créée, notamment dans les colonies. L'évolution de la technique de construction se conjugue avec l'évolution des sociétés modernes avec la création de nouveaux objets architecturaux modernes (gares, palais d'exposition…) initialisant des nouveaux styles architecturaux dits « modernes » au XIXe siècle.

Époque contemporaine


L’architecture est porteuse de splendeur, gigantisme vertical ou horizontal. Viaduc de Millau.
Dans l'époque contemporaine, l'architecture reste un moyen d'afficher la splendeur, entre autres par le gigantisme dans la hauteur (édifices verticaux) ou le gigantisme dans la portée horizontale. Mais elle devient aussi un élément du domaine économique pour des raisons politiques.
Les progrès techniques des XIXe siècle et XXe siècle ont largement étendu les possibilités de réalisation qui doivent suivre les besoins démographiques et les normes d'hygiène nouvelles. La construction en métal et la construction en béton font leur apparition avec leur esthétique dite « moderne ». La modélisation de l'usage est faite. Les architectes adopteront intégralement la technologie nouvelle et la situation du « standard » dans le secteur économique de la construction de bâtiment. L'architecture est depuis le milieu du XXe siècle une composante de la promotion immobilière.

Théories de l’architecture: Le Traité de Vitruve et ses suites

Le Parthenon, Athènes, Grèce, «L'exemple suprême parmi les sites architecturaux» (Fletcher) (en)4.
Article détaillé : De architectura.
L'écrit le plus ancien encore existant sur l'architecture est De architectura, écrit par l'architecte romain Vitruve au Ier siècle av. J.-C.. Du livre premier du traité, Claude Perrault tira au XVIIe siècle ce passage célèbre :
« Dans tous ces différents travaux, on doit avoir égard à la solidité, à l’utilité, à l’agrément : à la solidité, en creusant les fondements jusqu’aux parties les plus fermes du terrain, et en choisissant avec soin et sans rien épargner, les meilleurs matériaux ; à l’utilité, en disposant les lieux de manière qu’on puisse s’en servir aisément, sans embarras, et en distribuant chaque chose d’une manière convenable et commode ; à l’agrément, en donnant à l’ouvrage une forme agréable et élégante qui flatte l’œil par la justesse et la beauté des proportions. »
— Vitruve, De l’architecture5, livre i.
Le pont du Gard; Beauté, solidité, utilité…
Vue d'en dessous, Aqueduc de Ségovie, Ségovie, Espagne.
À partir de celui-ci, Claude Perrault formula la triade vitruvienne à laquelle l'architecture doit satisfaire6 :
  • utilitas (commodité, ou utilité)
  • firmitas (solidité, ou robustesse)
  • venustas (beauté, ou volupté).
Cette triade condense éloquemment le traité de Vitruve, mais celui-ci contient une vision théorique plus complexe et n’est pas aussi strictement cohérent.
Cette triade est restée fondamentale, bien que chacun des termes l'exprimant ait varié pour mettre l'accent sur d'autres aspects, comme l'indique le tableau suivant :
Vitruve (Ier siècle av. J.-C.) utilitas firmitas venustas
Leon Battista Alberti (XVe siècle) necessitas commoditas voluptas
François Blondel (XVIIe siècle) distribution construction décoration
Jacques-François Blondel (XVIIIe siècle) commodité solidité agrément
Hector Guimard (XIXe et XXe siècles) l'harmonie la logique le sentiment
Pier Luigi Nervi (XXe siècle) fonction structure forme
Henri Ciriani (XXe siècle) présence pertinence permanence
Christian de Portzamparc (XXe et XXIe siècles)7 perception (corps vécu, phénoménologie) production (technique, construction) représentation (discours esthétiques et idéologiques, modèles, styles)
Le Corbusier fait aussi référence à cette triade quand il énonce dans « Vers une architecture » : "L’architecture est le jeu, savant, correct et magnifique des volumes sous la lumière."8
Les principes architecturaux sont restés stables à travers le temps. Même si les méthodes de la conception architecturale ont évolué avec la mise à disposition des outils de reproduction puis de conception. Cependant il n'existe pas de véritable rassemblement consensuel de la profession sur une théorie moderne, la notion du « Beau » (venustas) étant devenue moins académique et remise en questionnement.

Les acteurs de l'architecture

L’architecture est aussi porteuse d’expérimentation, de sens et de symbole. Ici, le Familistère de Guise.
Les concepteurs, réalisateurs d'architectures sont communément appelés architectes, qu'ils soient professionnels ou pas, néanmoins le titre « architecte » est généralement attribué à des professionnels diplômés d'une école d'architecture. Ils sont quelquefois regroupés en corporations appelées Ordre des architectes. Le nom du diplôme et des spécialités sont généralement accolés à ce titre. Toutefois selon l'objet, l'architecture est aussi le domaine des architectes paysagistes, des architectes d'intérieur, des urbanistes, des Ingénieurs civils, voire de plasticiens, de designers et d'artistes divers.

L'architecte-urbaniste

Article détaillé : Architecte.
L’architecture est exercée, dans le respect des procédures administratives du lieu d'édification, par des architectes dont le titre professionnel est protégé juridiquement, ou des spécialistes assimilés à des architectes.
Par distinction scientifique d’avec la construction qui serait le fait d’assembler différents éléments en utilisant les matériaux et les techniques appropriées, la pratique de l’architecture se caractérise par une intentionnalité établie dans le « projet ». (Voir "définition" ci-dessus). Le projet se définit ainsi en des plans, des représentations symboliques diverses qui lui font intégrer temps de construction et d’usage. Aussi, cet effort conscient et préalable propre à la conception architecturale a-t-il pour objectif de concilier l’utilité, la beauté et la solidité de formes, d’espaces et de structures (habitées ou non). Par ailleurs, la visée fonctionnelle inhérente à l’architecture, l'aspect pratique à l'usage dont découle l'aspect économique la distingue dans l'histoire également des autres arts dits décoratifs que sont le dessin, la gravure, la peinture et la sculpture qui y ont été originellement intégrés.
La conception des villes en tant que discipline spécifique est désignée dans l'aire de la pensée occidentale depuis le milieu du XXe siècle par le terme d’« urbanisme ». Le terme urbanizaci (littéralement « urbanisation » dont l’acception française correspond au concept « urbanisme ») a été employé pour la première fois par l’ingénieur barcelonais Ildefons Cerdà dans sa Teoria general de la urbanizaci (1867), un ouvrage considéré comme précurseur de la discipline9. L'activité de l'architecte est mesurée par référence à l'édifice simple et complet. Et l'architecte a une action qui recouvre aussi bien l’élément de mobilier que la ville entière. L'urbaniste non-architecte ne peut avoir sur les édifices une action autre qu'organisatrice de l'ensemble. La maison, l'immeuble est le niveau « normal » d'objet traité, ce sont les unités de référence d'activité d'édification pour le droit en usage. Les établissement, résidence (demeure), cité, monument, ville correspondent à l'échelle d'activité au-dessus de la « moyenne ». Les mobilier, édicules qui sont des objets à l'échelle d'en dessous de l'édifice sont la plupart du temps intégrés à l'activité normale, cependant ils composent l'activité spécifique de l'architecte d'intérieur qui ne peut avoir une action de conception au-delà de l'intérieur sur les édifices.

L'ingénieur-architecte

Article détaillé : Ingénieur architecte.
L’architecture portant sur les ouvrages militaires, les fortifications, les engins de siège a été à l’origine de la profession d’ingénieur à partir du XVIe siècle. La technique du génie militaire comporte un ordonnancement: un arrangement des tâches aboutissant à mise en forme de l'ouvrage. Parmi les acceptions de l’architecte, celle qui correspond davantage à la notion actuelle d’ingénieur lui a ainsi longtemps été confondue. Vitruve, auteur d’un traité célèbre, était lui-même constructeur de machines de guerre et architecte. Un autre exemple d’ingénieur militaire bâtisseur est le maréchal de Vauban manifestant également ses préoccupations d’ordre esthétique. Vauban, commissaire général des fortifications de Louis XIV, illustra ses talents de bâtisseur avec le souci d’un langage formel pourvu de réelles qualités esthétiques. Il a dirigé l’aménagement de plus de 160 forts ou places fortes et en a construit 9 ex nihilo, faisant appel à certains éléments tels que les échauguettes, non pas tant pour leur utilité défensive (devenue obsolète), que pour leur intérêt esthétique. Il a en outre réalisé des travaux d’aménagement du territoire, notamment le perfectionnement du canal du Midi.
Actuellement, l'édification de bâtiment esthétique faisant appel au savoir scientifique élaboré a recours à l'ingénieur architecte.

L'architecte-paysagiste

Article détaillé : Paysagiste.
Sur les bases de la technique du jardinage établie à la Renaissance par les jardiniers est apparu l'architecte paysagiste. Avec l'invention du bosquet, le jardinier devient architecte. Dans les parcs créés, la verdure est aménagée de chemins et allées (viabilisée) et domestiquée pour son arrosage. Elle donne une esthétique d'encadrement de l'espace de vie bâti ou non. Elle utilise principalement la perspective puis fait usage terrasses et sauts-de-loup vers la bâtisse, fait usage des haies, des broderies de buis, d'étangs et de cascades et ensuite des fabriques. Dans la période moderne de la ville du XIXe siècle, les parcs et jardins sont établis par les paysagistes comme des lieux réintroduisant la nature dans les lieux de vie devenus très denses en édifices. À partir du XXe siècle, les parcs et jardins sont conçus par des architectes-paysagistes en relation avec les urbanistes pour les villes où sont créés les « espaces verts » ou en relation avec les architectes pour les immeubles à jardin. Au XXIe siècle, les architectes-paysagistes composent les murs végétalisés dans des espaces sans emprise au sol.

Et les autres…

  • Lorsque l’architecture est créée par les occupants des édifices eux-mêmes sans le recours à des hommes de l’art, elle est dite vernaculaire. Elle est une expression de leur tradition.
  • Les navires sont conçus comme un édifice particulier par des architectes navals.

Aspects juridiques

Plan d'une maison par Ferdinand von Arnim (1852)
L'architecture est conditionnée par l'autorisation des instances locales et le respect des directives. Particulièrement, l'architecture religieuse est conditionnée par les lois internes des pays. Et concernant l'architecture militaire, elle est conditionnée par les lois externes imposées par les vainqueurs(-colonisateurs).
Pour l'exercice de l'architecture, il n'y a pas de code déontologique. (pour plus de détails, voir l'article "Architecte").
Par ailleurs, les œuvres architecturales sont protégées par le droit d'auteur, ce qui signifie qu'en Europe toute copie ou reproduction même partielle peut être interdite jusqu'à 70 ans [réf. nécessaire] après la mort de l'auteur selon les pays concernés ; d'autres durées peuvent s'appliquer dans d'autres pays. Par ailleurs dans un certain nombre de pays n'exerçant pas la liberté de panorama, il est également proscrit de photographier une œuvre architecturale protégée par le droit d'auteur.

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