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mercredi 4 septembre 2013

Néolibéralisme


Édifice de la Banque mondiale à Washington aux États-Unis. Il s'agit d'une institution de Bretton Woods. Elle ne sera considérée par certains comme néo-libérale qu'à partir des années 1990 et du consensus de Washington.
Le terme de néolibéralisme désigne aujourd'hui un ensemble multidimensionnel d'analyses d'inspiration libérale – ou supposées telles – qui partagent un socle d'idées communes :
  • de façon critique : la dénonciation du développement excessif de l'État-providence dans les pays développés après 1945 et de l'accroissement des interventions publiques dans l'économie1.
  • de façon positive : la promotion de l'économie de marché au nom de la liberté de l'individu et de l'efficacité économique ;
- et qui prennent des orientations politiques communes, prônant la dérégulation des marchés (qui doivent se « réguler eux-mêmes » par le jeu de la concurrence et des « lois du marché ») et la disparition progressive du secteur public au profit du privé, orientations qui pour les adversaires du néolibéralisme, accroissent les inégalités, déstabilisent le tissu social et pillent les ressources naturelles2.
La signification du mot « néolibéralisme » a beaucoup varié au cours du temps : le terme n'est pas du tout consensuel et son utilisation requiert une grande prudence, tant il a oscillé entre différentes significations :
Lorsqu’il apparaît, en 1844, le terme désigne – de manière assez générale – une forme de libéralisme qui admet une intervention limitée de l'État3.
Dans la même ligne, à la fin des années 1930, des économistes français – comme notamment Auguste Detœuf ou Louis Marlio – utilisent ce terme pour désigner une forme de libéralisme qui n’est pas forcément synonyme de laissez-faire (on parle alors de libéralisme manchestérien). Ils soulignent seulement le fait, qu'à condition de le rénover ou de le reconstruire, ce régime peut – aussi bien sur un plan économique et social – être supérieur au dirigisme et au planisme alors en vogue.
Dans cette lignée (depuis les années 1950, jusque vers la fin des années 1970), le mot a une signification proche de social-libéralisme. Dans ce sens Donald Moggridge présente John Maynard Keynes comme l'un des premiers néolibéraux à défaut de meilleur terme pour le qualifier4. Quoi qu'il en soit cette forme de libéralisme émerge à la même époque que l'ordolibéralisme allemand avec lequel il est intéressant de le comparer.
À partir des années 1970, avec la montée en puissance des pensées de Milton Friedman et de Friedrich Hayek le mot néo-libéralisme prend un autre sens. À partir de Michel Foucault, le néolibéralisme est alors présenté comme une technique de gouvernement, une politique économique et sociale étendant l'emprise des mécanismes du marché à l'ensemble de la vie. Friedman et Hayek sont désignés en France comme en étant en grande partie les inspirateurs[réf. souhaitée], bien qu'ils ne se soient jamais revendiqués du néolibéralisme, mais seulement du libéralisme. Au contraire de la signification précédente, leur libéralisme est anti-keynésien, et limite voire supprime l'intervention étatique. Le contexte économique marqué par la fin du système de Bretton Woods relance les discussions entre écoles économiques et leur intensité a contribué à populariser ce terme.
Dans le débat contemporain (il est vrai très controversé, sinon polémique depuis les années 1970), le terme « néo-libéral » est couramment utilisé par les courants critiques du libéralisme pour qualifier leurs adversaires. Il revêt généralement une connotation péjorative : les analystes désignés par ce terme refusent le plus souvent de s'y reconnaître.

Le néo-libéralisme français (1938-années 1960)

Le courant néo-libéral est actif en France durant une période assez brève, comprise entre le colloque Walter Lippmann5 de 1938 et la fin des années 1960. La consistance de sa volonté est de réagir à la domination des idées planistes et dirigistes de la fin des années 1930 et de montrer que le réel affrontement des problèmes de l’heure passe par une réforme et une reconstruction du Libéralisme. Par ailleurs, comme le montrent la liste des participants aux colloques et la teneur des débats, la volonté de faire face aux totalitarismes dans un contexte international de rivalité Est-Ouest a permis de réunir et de faire dialoguer au sein de ce courant des tendances assez diverses.

Le néo-libéralisme et le colloque Walter Lippmann

Vont se rencontrer au colloque Lippmann des libéraux français, des membres influents de l’école autrichienne : Friedrich von Hayek et Ludwig Von Mises, des hommes qui feront l’ordo-libéralisme allemand après-guerre : Wilhelm Röpke, Alexander Rüstow (Walter Eucken, le grand théoricien de ce mouvement, n’avait pas reçu l’autorisation de quitter l’Allemagne 6), ainsi que des participants de divers autres pays.

Néolibéralisme ou libéralisme, quel nom choisir  ?

En fait, la question du changement de nom recouvre la réponse à une question  : le déclin du libéralisme provient-il de circonstances extérieures ou est-il la conséquence d'une non-adaptation du libéralisme type XIXe siècle à la réalité de l’après-Première Guerre mondiale  ?
  • Pour Mises 7, l'explication vient des seuls faits extérieurs à la doctrine libérale : il n’y a pas lieu de la retoucher.
  • Pour les ordo-libéraux et la majorité des économistes français présents, au contraire, la doctrine libérale doit être réactualisée.

Les auteurs du néo-libéralisme français

François Bilger8 compte parmi les principaux auteurs Jacques Rueff, un disciple de Clément Colson, Maurice Allais, Louis Baudin et Daniel Villey. En marge de ce courant, Jacques Cros - à la différence de François Bilger - pense que le libéralisme doit désormais incorporer l’apport de la théorie keynésienne9.

La Résistance et les réformes de structures

Pour Kuisel10, durant la Résistance des débats ont eu lieu entre les planistes minoritaires du Parti socialiste (André Philip, Georges Boris, Jules Moch, Pierre Mendès France) et les néolibéraux (Étienne Hirsch, René Courtin, Maxime Blocq-Mascart et René Pleven) : les premiers veulent introduire des structures socialistes et se méfient des États-Unis et de la Grande-Bretagne ; les seconds entendent que le marché et l'initiative privée restent au cœur de l'économie et, sur le plan international, sont en faveur d'une amitié euro-atlantique. Toutefois, dans l'après-guerre, dans la réalisation des réformes, pour Kuisel11, ce n'est pas ce débat qui a été central mais plutôt l'influence du Parti communiste et du général de Gaulle.

Néolibéralisme français et ordolibéralisme allemand

Dans une communication à un colloque tenu en 2000 dont les actes ont été publiés en 2003, François Bilger établit un comparatif entre néolibéralisme français et ordolibéralisme allemand en pointant les points de convergence et de divergence. Certains points de divergence semblent encore susceptibles de rendre compte des différences d'approche entre les deux pays.

Convergences

  • Croyance en la liberté de la production et de l’échange, en la libre concurrence, au libre fonctionnement du mécanisme des prix et à la stabilité monétaire.
  • Le « libéralisme de laissez-faire » est susceptible d’aboutir à sa propre destruction. L’instauration d’une économie de marché efficace et stable exige donc une législation très précise de la propriété, des contrats, de la faillite, des brevets, de la concurrence, de l’émission monétaire et du crédit, du système fiscal, du travail, de la solidarité sociale ainsi qu'une définition soigneuse des modalités d’intervention économique et sociale de l’État compatibles avec le bon fonctionnement du système6.

Divergences

Divergence théorique
  • « Depuis le XIXe siècle, la science économique française s'est caractérisée essentiellement par une approche abstraite et déductive à partir de modèles mathématiques de la réalité économique fondamentale. » Ont illustré cette approche Arsène Dupuit, Augustin Cournot, Léon Walras, Clément Colson. Parmi les néolibéraux, Jacques Rueff et Maurice Allais poursuivent « cette tradition d'élaboration d'une physique sociale12. »
  • Les Allemands au contraire pratiquent une démarche inductive et concrète des réalités et des tendances historiques dans la tradition de Wilhelm Roscher, Bruno Hildebrand, de Karl Knies de Gustav von Schmoller ou de Max Weber. Pour Bilger13, ces auteurs marquent Walter Eucken qui « a eu pour ambition de dépasser synthétiquement la fameuse querelle des méthodes entre les historistes allemands et les théoriciens allemands ».
Options philosophiques et éthiques différentes
  • En France chez Louis Baudin et Daniel Villey, l'accent est mis sur l'indivisibilité de la liberté, la méfiance à l'égard des empiètements de l'État sur la liberté individuelle et la souveraineté des individus13
  • Pour les ordolibéraux, les notions d'ordre et d'harmonie sociale concurrencent l'idée de liberté individuelle. « Avec Kant, ils prônent la liberté dans le respect de la loi morale, autrement dit la seule liberté de bien faire et non la liberté absolue » 14.
Une conception différente de l’action publique
  • Les néolibéraux français sont très sensibles aux perturbations liées à des interventions intempestives des pouvoirs publics dans le domaine monétaire et fiscal. Par contre, ils ne s’opposent pas au maintien d'un secteur public important s'il respecte une gestion au coût marginal. Ils ne sont pas non plus systématiquement opposés à la formation de cartels et d'oligopoles.
  • Les ordolibéraux sont plus stricts sur la nécessité de respecter les règles d'une concurrence loyale fondée sur l'interdiction des cartels. Ils considèrent également qu'il convient « de compléter l'instauration de cette économie concurrentielle en mettant en œuvre une politique sociale et même sociétale très active, non seulement pour corriger ses conséquences humaines éventuellement défavorables, mais aussi pour créer des conditions sociales favorables à son bon fonctionnement et au développement d'une société libre et juste »14

Fin du néolibéralisme français à la fin des années 1960

Plusieurs raisons15 expliquent la disparition du néolibéralisme français16 à la fin des années 1960 concomitant avec le déclin de l'ordolibéralisme :
  • L’évolution des faits et des situations alors que disparaît la génération des fondateurs
  • Une volonté des libéraux français de rompre avec les néolibéraux français du XXe siècle et de reconstruire un libéralisme français sur des bases autrichiennes et américaines ainsi que sur des auteurs français du XIXe siècle comme Bastiat15
  • Une séparation forte entre grandes écoles et universités15. Le néolibéralisme en France reposait à la fois sur des hommes issus de Polytechnique, (Ernest Mercier, Louis Marlio et Auguste Detœuf pour la première génération, Jacques Rueff et Maurice Allais pour la seconde) et sur des universitaires Louis Baudin, René Courtin, Daniel Villey notamment.
  • On pourrait ajouter que d’une certaine façon le néolibéralisme avait atteint l’essentiel de ces objectifs. Par ailleurs on peut se demander si les auteurs français avaient un réel sentiment d'appartenance à une école économique.

Néo-Libéralisme depuis les années 1970

Article détaillé : Antilibéralisme.
Depuis la fin des années 1970 dans le monde anglo-saxon -et depuis les années 1990 en Europe-, le terme « néolibéralisme » (aussi dénommé « ultralibéralisme » ou même « hyperlibéralisme »17) fait référence à des politiques libérales sur le plan économique, en réaction contre les idées Keynésiennes et d'une façon plus générale contre l'intervention de l'État.
Cette doctrine inspire Margaret Thatcher au Royaume-Uni, Ronald Reagan aux États-Unis dans les années 1980, Pinochet au Chili, ainsi que des organismes comme le FMI, l'OMC, la Banque mondiale18 et même dans une certaine mesure l'Union européenne[réf. souhaitée].
Pour ses partisans, il s'agit de promouvoir un libéralisme renouvelé dans sa pensée et pour l'action, reposant sur deux piliers majeurs : le monétarisme et l'économie de l'offre.
Pour ceux qui le dénoncent, (le terme est souvent employé à gauche, mais fait aussi partie du vocabulaire de la droite dite « conservatrice ») le « néolibéralisme » accroît les inégalités sociales, réduit la souveraineté des États19 et nuit à la croissance des pays en développement.

Les politiques « néolibérales »

Ces politiques développent une critique radicale des idées dominantes, fortement imprégnées par les thèses keynésiennes et le fort niveau d'intervention de l'État dans la plupart des économies.
Elles visent au contraire à réduire l'emprise du secteur public sur l'économie, au profit du secteur privé20, sous l'influence de l'idée qu'il en résulterait une administration plus efficace et une économie plus forte.

Promotion du monétarisme

les thèses monétaristes - reprises de l'École de Chicago- sont mises en avant : selon les néo-libéraux la conjoncture doit être accompagnée et l'inflation combattue par une politique plus active des taux de l’intérêt.

Promotion de l'économie de l'offre

L'économie de l'offre correspond à un courant de pensée apparu aux États-Unis, sous Ronald Reagan, alors qu'il est successivement gouverneur de Californie puis chef de l'État fédéral. Pour ses partisans, la stimulation de l'offre - au contraire de la stimulation keynésienne de la demande effective - est présentée comme le facteur clé de succès pour l'encouragement - et si nécessaire la relance- de l'économie générale : des auteurs comme Arthur Laffer préconisent la dérégulation et la levée de toutes les « contraintes » - en particulier fiscales - qui pèsent sur les agents économiques porteurs de l'initiative privée : privatisations, allègements fiscaux, flexibilité du marché du travail, suppression de l'État-providence, diminution des cotisations sociales, réduction des dépenses publiques, retour à l'équilibre du budget de l'État, encouragement à l'épargne...

Le consensus de Washington

Le consensus de Washington21 selon John Williamson22 résume en 10 points les propositions qu'on qualifie de « néolibérales » :
  • Politique budgétaire : les déficits n'ont d'effets positifs qu'à court terme sur l'activité et le chômage, alors qu'ils seront à la charge des générations futures. À long terme, ils produisent inflation, baisse de productivité et d'activité. Il faut donc les proscrire, et n'y recourir qu'exceptionnellement lorsqu'une stabilisation l'exige ;
  • Les dépenses publiques doivent se limiter à des actions d'ampleur sur des éléments clefs pour la croissance et le soutien aux plus pauvres : éducation, santé publique, infrastructures… Les autres subventions (spécialement celles dans une logique de guichet) sont nuisibles ;
  • Politique fiscale : les impôts doivent avoir une assiette large et des taux marginaux faibles de manière à ne pas pénaliser l'innovation et l'efficacité ;
  • Politique monétaire : les taux d'intérêts doivent être fixés par le marché ; ils doivent être positifs mais modérés ;
  • Pas de taux de change fixe entre les monnaies ;
  • Promotion de la libéralisation du commerce national et international : cela encourage la compétition et la croissance à long terme. Il faut supprimer les quotas d'import ou export, abaisser et uniformiser les droits de douanes…
  • Libre circulation des capitaux pour favoriser l'investissement ;
  • Privatisation des entreprises publiques, démantèlement des monopoles publics pour améliorer l'efficacité du marché et les possibilités de choix offertes aux agents économiques ;
  • Déréglementation; à l'exception des règles de sécurité, de protection de l'environnement, de protection du consommateur ou de l'investisseur, toutes les règles qui entravent la concurrence, et empêchent les nouveaux compétiteurs d'entrer sur un marché doivent être éliminées ;
  • La propriété doit être légalement sécurisée ;
  • Financiarisation.

Les écoles économiques parfois qualifiées de « néo-libérales »

De nos jours le terme « néolibéral » est employé d'abord et surtout pour qualifier des écoles économiques libérales, telles que l'école autrichienne et l'école de Chicago ainsi que certains de leurs chefs de file tels que Milton Friedman ou Friedrich Hayek, deux hommes qui n'ont jamais revendiqué ce terme.

Périmètre flou de la famille néo-libérale

Pour autant un certain flou plane sur le périmètre exact de la famille « néo-libérale » :
  • Aux États-Unis, le keynésianisme, pourtant en opposition profonde avec le monétarisme et le libéralisme classique, peut être considéré comme néolibéral. John Maynard Keynes se réclame lui-même comme « new liberal » lorsqu'il soutient sa doctrine interventionniste.
  • Les penseurs anglo-saxons[réf. nécessaire] distinguent cependant ce new liberalism du neoliberalism, l'emploi du second terme étant refusé à Keynes, sa pensée est en effet soit considérée comme une relecture du libéralisme soit comme s'inscrivant dans le mouvement social-démocrate[réf. nécessaire].
  • Cette ambiguïté sur les significations de « libéral » entre l'Europe et l’Amérique du Nord trouve son explication dans l'évolution sémantique du terme « libéral » aux États-Unis : Pendant la première moitié du XXe siècle de nombreux socialistes et sociaux-démocrates américains ont préféré utiliser ce mot afin de gommer toute référence au socialisme européen. L'auteur libertarien David Friedman remarque en effet : « Une des tactiques efficaces du socialisme rampant, aux États-Unis en particulier, a été d'annexer des mots qui ont une connotation favorable. Le meilleur exemple est le terme liberal. Au XIXe siècle, un libéral était partisan d'une politique économique de laissez-faire, du libre-échange, […] des libertés civiles. Le mot avait des connotations extrêmement positives, même aujourd'hui […] illiberal est toujours péjoratif. Les socialistes se sont opposés aux politiques économiques libérales. Ceux qui eurent le plus de succès au lieu de dire que le libéralisme était mauvais […] se donnèrent le nom de libéraux […] et appelèrent leurs adversaires des « conservateurs » »23.
Dès lors il est compréhensible que cette différence de perception à propos du terme « libéral » rejaillisse sur le terme « néo-libéral ».

Le néolibéralisme héritier du libéralisme néo-classique

Article détaillé : école néoclassique.
Pierre Bourdieu, dans un article du Monde diplomatique daté de mars 1998, semble voir « l’essence du néolibéralisme » dans ce qu’il appelle le « mythe walrassien de la « théorie pure » ». Selon Bourdieu, le programme néolibéral « tend globalement à favoriser la coupure entre l’économie et les réalités sociales ». C'est « un programme de destruction méthodique des collectifs », c'est-à-dire de « toutes les structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur : nation, dont la marge de manœuvre ne cesse de décroître ; groupes de travail, avec, par exemple, l’individualisation des salaires et des carrières en fonction des compétences individuelles et l’atomisation des travailleurs qui en résulte ; collectifs de défense des droits des travailleurs, syndicats, associations, coopératives ; famille même, qui, à travers la constitution de marchés par classes d’âge, perd une part de son contrôle sur la consommation »24.

Le néolibéralisme, nouvel avatar du capitalisme ?

Le capitalisme moderne tend à reposer sur une plus grande liberté de commerce par négociation au sein de grandes institutions internationales comme l'Organisation mondiale du commerce permettant une ouverture des marchés mondiaux élargie, qui ne se limite plus aux marchandises, mais s'étend à d'autres domaines. La libéralisation, prônée par ces organismes, consiste en la suppression de barrières réglementaires nationales. Les services, avec le développement des accords AGCS, mais également l'ouverture à la concurrence de marchés, comme la santé et l'éducation et les services sociaux, autrefois dévolus aux États, sont concernés. Ainsi, le capitalisme s'étend à de nouveaux domaines de la vie humaine. Certains utilisent l'expression « marchandisation du monde » pour marquer leur hostilité à ce développement du capitalisme.
Le capital est moins centré qu'avant sur la détention d'entreprise d'un pays donné. La version moderne, qui serait un effet du « néolibéralisme » est la capacité à échanger et faire circuler du capital dématérialisé (les actions) sur un marché mondial : ces échanges de capitaux n'impliquent aucun déplacement physique, et sont une simple écriture électronique dans les ordinateurs des banques du monde [réf. nécessaire]. Le marché des actifs négociables a pris une place dans de nouveaux domaines, comme l'eau, l'électricité, etc. Elle tend à en couvrir de plus en plus, comme l'extension des transactions aux droits à polluer, comme la Bourse du carbone.

Une notion dénoncée

De nombreuses personnalités sont dénoncées comme « néolibérales » sans que ces personnes se réclament de ce courant. Les antilibéraux dénoncent alternativement le libéralisme et le néo-libéralisme, doctrine qui contredirait l'essence du véritable libéralisme.
Ainsi le journaliste français Jean-François Kahn affirme que le fait qu'un mode de pensée plus récent que le libéralisme, qu'il appelle néo-libéralisme constitue en fait une manifestation déguisée de l'antilibéralisme : le libéralisme suppose selon lui une superstructure capable de faire respecter la libre concurrence contre les conglomérats (lois antitrust, État fort pour les faire respecter), alors que cette nouvelle mouvance contesterait les deux, condamnant à terme le libéralisme au profit du règne de quelques oligopoles imposant, par entente tacite, des tarifs dont la demande ne déciderait pas[réf. souhaitée].
Pierre-André Taguieff réplique que le néo-libéralisme est la dernière appellation du diable chez les « démagogues néo-gauchistes »25, tandis qu'Alain Wolfelsperger parle d'« ultra-antilibéralisme »26.

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