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samedi 31 août 2013

Méningite

Zones habituellement touchées par les épidémies de méningite.
Une méningite est une inflammation des méninges, la membrane enveloppant le cerveau et la moelle épinière, le plus souvent d'origine infectieuse.
Parfois, les méningites sont associées à des signes d'encéphalites, car elles peuvent s'associer à des signes inflammatoires des méninges. On parle alors de méningo-encéphalites. Les encéphalites sont des affections cérébrales de caractère inflammatoire1 impliquant des signes neurologiques de souffrance cérébrale.
Il existe deux formes très différentes de méningites d'origine infectieuse :
  • les méningites virales sont les plus fréquentes et sont bénignes ;
  • les méningites bactériennes, plus rares, sont graves et doivent être prises en charge en urgence. Face aux symptômes de la méningite (forts maux de tête, raideur de la nuque, difficulté à supporter la lumière, etc.), le corps médical pratique en urgence les examens permettant de déterminer de quel type de méningite il s'agit. En cas de méningite bactérienne, un traitement de l'entourage du malade avec un antibiotique approprié s'impose d'urgence.

Étiologie

L'étiologie est l'étude des causes et des facteurs d'une maladie.
Les méningites bactériennes sont principalement dues à trois germes : l’Haemophilus influenzae de type B (Hib), le pneumocoque et le méningocoque.
  • L’Haemophilus influenzae est une bactérie très répandue et vit, la plupart du temps, en parfaite harmonie avec l'homme. Une personne sur vingt-cinq héberge l'Haemophilus de type B sans problème, dans les muqueuses du nez et de la gorge. Mais à l'occasion d'un affaiblissement de l'état général, cette bactérie peut engendrer otite, sinusite, bronchite ou pneumonie. Dans de rares cas, des complications plus sérieuses peuvent survenir, surtout chez l'enfant avant 5 ans ; il s'agit d'une part de la méningite et d'autre part de l'épiglottite.
  • Le germe responsable de la méningite à méningocoque est une bactérie assez répandue dans la population puisque 10 à 15 % des individus sont des porteurs sains (sans symptômes), le germe se logeant dans la gorge et l'arrière nez. Selon leur structure, treize type de germes ont été décrits, mais dans nos pays occidentaux, ce sont principalement les type B et C qui sont en cause.
  • Le pneumocoque est un hôte fréquent des voies respiratoires (environ 30 % de porteurs sains). Il existe près de quatre-vingt-dix types de pneumocoques. Cette bactérie est responsable d'infections banales (pharyngites, otites, sinusites), mais aussi de maladies plus graves (pneumonies, septicémies, méningites). La rate joue un rôle important dans la défense de l'organise contre ce germe. Les personnes qui ont subi une ablation de la rate ont un risque élevé d'infection grave due au pneumocoque.
Les méningites correspondent à une atteinte inflammatoire des méninges.

Types de méningite

Le premier type est la méningite purulente : la plus classique des méningites purulentes est la méningite à méningocoque qui débute par une angine puis se poursuit par l'apparition d'une hyperthermie, de frissons et de céphalées.
Le deuxième type de méningite est la méningite lymphocytaire ou méningite à liquide clair qui est le plus souvent de nature virale.

Origines

Origine virale :
  • dans 80 % des cas (Coxsackie A virus souvent en cause). Elles sont alors bénignes et le rétablissement est le plus souvent spontané ;
  • Herpès virus (méningo-encéphalites plutôt que « simples » méningites) : très grave demandant un traitement d'urgence (aciclovir) ;
  • VIH.

Origine parasitaire :
  • très rarement, un parasite peut entraîner une méningite, et ce principalement chez les patients immunodéprimés (méningite amibienne primitive à amibes libres (Naegleria fowleri) ou méningites fongiques (Cryptococcus neoformans)).

Origine bactérienne :

Réactions méningées sans germes (ou de culture difficile) dans le liquide céphalo-rachidien :

Origine de la méningite

À l'origine de la méningite, il peut y avoir :
  • pour les « non spontanées » (dites secondaires)

Facteurs de risques

Les principaux facteurs de risque sont les suivants :
  • être en contact physique avec une personne infectée : les bactéries se transmettent avec l’échange de salive, avec des éternuements, un échange de verre, de nourriture, de cigarette, de rouge à lèvres, etc.
  • séjourner dans les pays où la maladie est répandue (voir épidémiologie) ;
  • fumer ou être exposé au tabagisme secondaire : le tabagisme augmenterait le risque de méningite à méningocoques. En effet, des chercheurs de l'Université d'Édimbourg ont observé que la fumée de cigarette facilite l'adhésion des bactéries de la méningite aux parois de la gorge[réf. nécessaire] ;
  • être souvent fatigué ou stressé : il est bien connu que ces facteurs affaiblissent le système immunitaire.

Signes et symptômes

Signes cliniques

La méningite virale ressemble à une grippe et présente peu de risques. Généralement, les symptômes disparaissent d'eux-mêmes au bout de deux semaines. Elle touche plus communément les enfants et les jeunes adultes. Comme pour la plupart des maladies virales, cette méningite ne peut pas être soignée avec des antibiotiques. Par contre, les symptômes de la méningite bactérienne se développent rapidement, en l’espace de 1 à 2 jours, et peuvent même causer la mort en quelques heures. De ce fait, il faut appeler immédiatement un professionnel de la santé si les symptômes suivants apparaissent.
Chez les adultes, un mal de tête sévère est le symptôme le plus commun de la méningite. Ce dernier survient dans presque 90 % des cas de méningite bactérienne, suivi d’une raideur de la nuque. La triade classique des signes diagnostiques se compose d’une raideur de la nuque, d’une forte fièvre subite et d’un état mental altéré. Cependant, ces trois caractéristiques sont présentes ensemble dans seulement 44-46 % des cas de méningite bactérienne. Si aucun de ces trois signes n’est présent, la méningite est extrêmement peu probable. D'autres signes couramment associés à la méningite comprennent la photophobie (intolérance à la lumière) et la phonophobie (intolérance aux bruits forts). La raideur de la nuque se produit dans 70 % des cas adultes de méningite bactérienne. D'autres signes de méningite incluent la présence de signe de Kernig positif ou signe de Brudzinski.
Un autre test, appelé la « manœuvre de l'accentuation secousse » permet de déterminer si la méningite est présente chez les patients signalant une fièvre et des céphalées. Il est demandé au patient de tourner rapidement la tête à l'horizontale. Si cela ne rend pas le mal de tête plus douloureux, la méningite est peu probable.
D'autres indices quant à la nature de la cause de la méningite peut être des signes cutanés de la main, la fièvre aphteuse et l'herpès génital, qui sont tous deux associés à diverses formes de méningite virale. Parfois aux signes d'encéphalite s'ajoutent notamment somnolence, confusion, épilepsie, déficit sensitivo-moteur (paralysie ou paresthésie). Aussi, dans ce cas on parle de méningo-encéphalite.

Chez l'enfant

Par contre, les petits enfants ne présentent pas souvent les symptômes mentionnés ci-dessus. Chez les nourrissons jusqu'à 6 mois, des bombements de la fontanelle (espace mou sur la tête d'un bébé) peuvent être présents. Les autres caractéristiques qui pourraient distinguer les méningites d’autres maladies graves chez les jeunes enfants sont des douleurs dans les jambes, des extrémités froides, et une couleur anormale de la peau. Mais aussi des symptômes tels que :
  • réveil difficile ;
  • forte fièvre ;
  • irritabilité ;
  • perte d'appétit ;
  • vomissement ;
  • pleurs aigus ou gémissements, en particulier quand on le prend dans les bras (hyperesthésie) ;
  • teint pâle ou blafard ;
  • fièvre, maux de tête, hypotonie, sensibilité à la lumière ;
  • éruption de taches violacées ou ecchymoses ;
  • fontanelle tendue.
Particularités : il s'agit d'une urgence médicale. La gravité est liée à la mortalité et aux risques de séquelles neurologiques (fréquentes chez l'enfant âgé de moins de quatre ans, retard psychomoteur, surdité).

Chez la personne âgée

Les signes sont fréquemment absents ou présents à minima. Les symptômes pouvant faire évoquer une méningite chez les sujets âgés sont :
  • troubles du comportement ;
  • convulsions ;
  • céphalées.

Diagnostic

Démarche clinique

L'interrogatoire par le médecin permet de préciser :
  • le mode d'apparition (si la douleur est apparue brutalement, le diagnostic s'orientera plutôt vers une hémorragie méningée, alors qu'une apparition moins brutale fera penser à une cause infectieuse) ;
  • le contexte (chirurgie du crâne, certaines maladies...).
L'examen clinique va rechercher les signes cliniques évoqués plus haut.

Examens complémentaires

Une ponction lombaire est impérative à réaliser en urgence pour établir le diagnostic étiologique et le traitement : « Il n'y a pas de contre-indication à la ponction lombaire dès l'instant où le diagnostic de méningite est suspecté4,5. » il s’agit de prélever un peu de liquide céphalorachidien pour voir s’il contient des germes et si sa composition et son niveau de pression sont modifiés. C’est en fonction des résultats de cette analyse que le traitement pourra être adapté au malade. Cependant, l'attente des résultats de la ponction lombaire ne doit pas retarder la mise en route d'un traitement antibiotique probabiliste en urgence selon le germe suspecté.
Néanmoins cet examen est contre-indiqué dans les cas suivants et nécessite alors une tomodensitométrie cérébrale :
  • risques d’engagement cérébral élevé : présence de signes de localisation neurologique, score de Glasgow < 11, crises d’épilepsie partielle ou totale ;
  • anomalie de l’hémostase, ou saignement actif ;
  • patient sous anticoagulation.
Enfin un bilan biologique est demandé incluant : NFS-plaquettes, ionogramme, urée, créatinine, glycémie, bilan d’hémostase, procalcitonine, CRP, hémocultures.

Traitement

L'intérêt d'un traitement rapide est reconnu par tous6. Le traitement administré à domicile, avant même l'hospitalisation, est maintenant largement préconisé, encore plus en cas de purpura fulminans, qui est dans la majorité des cas d'origine méningococcique et qui est d'une extrême gravité. En France on administrera de la ceftriaxone, en raison de son spectre large, « couvrant » une grande majorité des agents de méningites, de sa disponibilité d'injection intramusculaire (IM) et de la possibilité de recours chez l'allergique à la pénicilline. La posologie recommandée est de 50 mg·kg-1 en IM ou intraveineuse. L'inconvénient de perturber les résultats biologiques apparaît faible, surtout si on la compare à la gravité de la maladie4,5.
Une hospitalisation en urgence est impérative.
Traitement spécifique :
  • méningites virales (en dehors de la méningo-encéphalite herpétique) n'est pas spécifique de cette maladie, mais repose principalement sur un traitement symptomatique ;
  • méningite bactérienne : antibiothérapie à forte dose par voie intraveineuse probabiliste avant les premiers résultats, adaptée secondairement au germe trouvé à l'examen direct puis à l'antibiogramme (24-48 heures après le début du traitement antibiotique) ;
  • méningo-encéphalite herpétique : traitement par anti-viraux (aciclovir) ;
Un traitement adjuvant par corticoïdes est recommandé lors des méningites bactériennes, en particulier à pneumocoque et haemophilus influenzae7. En pratique, une injection de dexaméthasone est réalisée, précédant et/ou concomitante à l'antibiothérapie.

Prévention

Les méningites bactériennes et virales sont contagieuses. Même si elles ne sont pas aussi contagieuses que le rhume ou la grippe, elles peuvent être transmises par les gouttelettes de sécrétions respiratoires lors de contacts étroits comme les baisers, les éternuements ou la toux sur quelqu'un. Par contre, elles ne peuvent pas se propager par la simple respiration de l'air près d’une personne atteinte. La méningite virale est généralement causée par les entérovirus et est le plus souvent propagée par contamination fécale.
En changeant de comportement afin de prévenir les causes de la transmission, l'infection par les virus et les bactéries peut être évitée.
Pour certaines causes de la méningite, la prophylaxie peut être fournie dans le long terme avec le vaccin, ou à court terme avec des antibiotiques.

Vaccination

Depuis les années 1980, de nombreux pays ont inclus la vaccination contre l'Haemophilus influenzae de type B dans leurs programmes de vaccination systématique des enfants. Cela a pratiquement éliminé ce pathogène comme une cause de méningite chez les jeunes enfants dans ces pays. Parallèlement, il s'est opéré une sélection des germes et le bénéfice de la diminution des méningites à Haemophilus de type B est annulée par l'augmentation des méningites à Haemophilus de type F et E sur lesquelles le vaccin n'a aucune action.
Des vaccins contre le méningocoque existent pour les groupes A, C, W135 et Y. Il n'existe pas de vaccin contre le méningocoque du groupe B à l'origine des deux tiers des méningites sous nos latitudes. Dans les pays où le vaccin contre le méningocoque du groupe C a été introduit, des cas causés par ce pathogène ont sensiblement diminué. Par exemple en Angleterre, où il est utilisé depuis 1999, une diminution importance des méningites de type C a eu lieu, mais parallèlement les méningites de type B ont augmenté. Ainsi la fréquence des méningites à méningocoque est restée constante. Cette bactérie semble capable de mutations et de passer d'un type à un autre en gardant toute sa virulence. Un vaccin quadrivalent existe maintenant, qui combine les quatre vaccins. L'immunisation avec le vaccin contre quatre souches A-C-W135-Y est désormais une obligation de visa pour participer au Hajj (pèlerinage à la Mecque).
Le développement d'un vaccin contre les méningocoques du groupe B s'est révélé beaucoup plus difficile, car ses protéines de surface (ce qui serait normalement utilisé pour faire un vaccin) ne suscitent qu'une faible réponse du système immunitaire, ou une réaction croisée avec des protéines humaines normales. Pourtant, certains pays (Nouvelle-Zélande, Cuba, Norvège et Chili) ont développé des vaccins contre les souches locales du méningocoque du groupe B ; certains ont montré de bons résultats et sont utilisés dans les calendriers de vaccination locale. En Afrique, jusqu'à récemment, l'approche de prévention et de contrôle des épidémies à méningocoque a été basée sur la détection précoce de la maladie et la vaccination de masse réactives de l'urgence aux populations à risque avec des bivalents A / C ou trivalents A/C/W135 vaccin polysaccharidique, même si l'introduction de MenAfriVac® (groupe A meningiococcus vaccin) a démontré son efficacité chez les jeunes et a été décrit comme un modèle pour les partenariats de développement de produits dans les ressources limitées.
La vaccination systématique contre le Streptococcus pneumoniae avec le vaccin conjugué antipneumococcique (PCV), qui est actif contre sept sérotypes communs de ce pathogène, réduit significativement l'incidence des méningites à pneumocoque. Le vaccin polysaccharidique contre le pneumocoque, qui couvre 23 souches, n'est administré que dans certains groupes (par exemple, ceux qui ont eu une splénectomie), il ne provoque pas une réponse immunitaire significative chez tous les destinataires, par exemple, les petits enfants.
La vaccination des enfants avec le BCG (Bacillus Calmette-Guérin) a réduit considérablement le taux de méningite tuberculeuse, mais son efficacité en déclin à l'âge adulte a poussé la recherche d'un meilleur vaccin.

Recommandations vaccinales

La fréquence des méningites chez les petits enfants n'a pas été modifiée par les vaccins, les germes visés ayant été remplacés par d'autres. L'efficacité des vaccins est annulée par la grande capacité de mutation de ces germes. Aucune vaccination obligatoire n'est imposée.
  • En France, les recommandations vaccinales concernant les infections invasives à méningocoques C ne préconisent pas une vaccination généralisée. Elles sont apparues dans le calendrier 2003. Ainsi, le vaccin anti-méningocoque C conjugué est recommandé par les autorités sanitaires pour les groupes à risque suivants :
    • les sujets contacts d'un cas d'infection à méningocoque C ;
    • les sujets dans les zones géographiques où les infections méningocoque C sont fréquentes ;
    • les enfants présentant des déficiences immunitaires.
La vaccination contre le méningocoque C a une efficacité de plus de 90 %8,9. Elle se pratique en une seule injection chez les enfants de plus d'un an, les adolescents et les adultes et en trois injections chez les nourrissons de 2 à 12 mois.
Depuis 2010, la vaccination systématique avec une dose unique de vaccin méningococcique C conjugué est recommandée chez tous les nourrissons âgés de 12 à 24 mois10.

  • En Afrique, la prévention et le contrôle des épidémies de méningite reposent actuellement sur une détection rapide de la maladie et sur la vaccination de masse de la population à risque avec des vaccins polyosidiques bivalents A/C ou trivalents A/C/W135. Ces interventions réactives sont massives, coûteuses et perturbatrices, car elles détournent des ressources limitées dans un système de santé publique déjà surchargé. Un nouveau vaccin conjugué contre le groupe A, spécialement conçu pour éliminer les épidémies de méningite en Afrique, est en phase finale de développement (Projet Vaccins Méningite) et pourrait être introduit sur le continent à la fin de 2010. Ce vaccin pourra être utilisé de manière proactive et donc empêcher la survenue d’épidémies dues au méningocoque A. L’introduction du vaccin dans la ceinture méningitique (450 millions d’habitants) prendra une dizaine d’années mais contribuera à réduire le niveau de pauvreté dans la région11.

Effets indésirables

Lorsque ces vaccins sont administrés simultanément avec d’autres vaccins, les réactions mineures suivantes sont fréquentes12 : rougeur, sensibilité ou œdème au point d’injection (jusqu’à 50 % des vaccinés), irritabilité (environ 80 % des nourrissons vaccinés) et fièvre supérieure à 38 °C (9 %).
D’autres réactions systémiques telles que céphalées et malaises sont souvent observées après la vaccination de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte (jusqu’à 10 %). Parmi les réactions graves signalées très rarement (<0,01 %), on trouve des réactions allergiques généralisées ; des troubles neurologiques de type vertiges, convulsions, paresthésies ; des nausées et/ou vomissements ; des éruptions cutanées et des arthralgies12.
Les effets indésirables doivent être déclarés au réseau national des trente-et-un centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV).

Antibiotiques

À court terme une prophylaxie antibiotique est également une méthode de prévention, en particulier pour la méningite à méningocoque. En cas de méningite à méningocoque, un traitement prophylactique des contacts étroits avec des antibiotiques (rifampicine, ciprofloxacine ou ceftriaxone) peuvent réduire le risque de contracter la maladie, mais ne protège pas contre de futures infections.

Complications

Les complications possibles de la méningite sont nombreuses :

Complications tardives

Les personnes atteintes de la méningite peuvent développer des problèmes supplémentaires dans les premiers stades de leur maladie. Ceux-ci peuvent nécessiter un traitement spécifique, et parfois indiquer une maladie grave ou pire.
L'infection peut déclencher une septicémie, une baisse de la pression artérielle, une accélération du rythme cardiaque, une élévation de la température ou une respiration rapide. L’obtention d’une pression artérielle très basse peut se produire au début, mais surtout en cas de méningococcie. Ainsi, cela peut conduire à un apport sanguin insuffisant vers d'autres organes.
La coagulation intravasculaire disséminée et l'activation excessive de la coagulation sanguine peuvent causer à la fois l'obstruction du flux sanguin vers les organes et une augmentation paradoxale du risque de saignement.Dans la méningococcie, la gangrène des membres peut se produire.
Une méningococcie sévère et des infections à pneumocoques peuvent entraîner une hémorragie des glandes surrénales, entraînant le syndrome de Waterhouse-Friderichsen, qui est souvent mortelle. Aussi, le tissu cérébral peut enfler avec une pression croissante à l'intérieur du crâne et un risque de hernie du tissu cérébral gonflé. Ceci peut être remarqué par un niveau décroissant de conscience, une perte du réflexe pupillaire à la lumière, et la gesticulation anormale.
De plus, l'inflammation du tissu cérébral peut également gêner l'écoulement normal du liquide céphalo-rachidien autour du cerveau (hydrocéphalie). Des crises peuvent se produire et ceci pour diverses raisons. Aussi, chez les enfants, les crises sont fréquentes dans les premiers stades de la méningite (30 % des cas) et n'indiquent pas nécessairement une cause sous-jacente. Ces crises peuvent résulter d'une pression accrue mais aussi de la présence de zones d'inflammation dans le tissu cérébral. De plus, l'inflammation des méninges peut conduire à des anomalies des nerfs crâniens, un groupe de nerfs provenant de la tige du cerveau. Ces derniers sont chargés de l’innervation de la tête et du cou, des mouvements oculaires de contrôle, des muscles du visage et de l'audition.
Les symptômes visuels et la perte auditive peuvent persister après un épisode de méningite. L'inflammation du cerveau (encéphalite) ou de ses vaisseaux sanguins (vascularite cérébrale), ainsi que la formation de caillots sanguins dans les veines (thromboses veineuses cérébrales thrombose) peuvent tous mener à la faiblesse, une perte de sensation, ou un mouvement anormal.

Déclaration obligatoire

La méningite bactérienne est une maladie contagieuse. Elle peut se transmettre par un contact étroit et prolongé avec une personne infectée, c'est pourquoi sa déclaration est obligatoire. La bactérie est véhiculée par la salive et les sécrétions provenant du nez et de la gorge. En France et en Belgique, cette maladie est sur la liste des maladies infectieuses à déclaration obligatoire. Cependant, la majorité des personnes exposées à la bactérie ne contractent pas l’infection. En effet, chez la plupart des personnes qui la contractent, la méningite ne se développe pas.

Pronostic vital

Non traitée, la méningite bactérienne est presque toujours mortelle. La méningite virale, en revanche, tend à disparaître spontanément et est rarement mortelle. Avec le traitement, la mortalité (risque de décès) de méningite bactérienne dépend de l'âge du patient et de la cause sous-jacente. Parmi les patients nouveau-né, 20-30 % peuvent mourir d'un épisode de méningite bactérienne. Ce risque est beaucoup plus faible chez les enfants plus âgés ou la mortalité est d'environ 2 %, mais augmente à nouveau d'environ 19-37 % chez l'adulte13.
Le risque de décès est prédit par divers facteurs mis à part l'âge, tels que l'agent pathogène et le temps qu'il faut à l'agent pathogène pour être libéré du liquide céphalo-rachidien, la sévérité de la maladie généralisée, la diminution du niveau de conscience ou un nombre anormalement bas de globules blancs dans le liquide céphalo-rachidien. La méningite causée par H. influenzae et le méningocoque a un meilleur pronostic par rapport à des cas causés par des streptocoques du groupe B, les coliformes et S. pneumoniae. Chez les adultes, aussi, la méningite à méningocoque a une mortalité plus faible (3-7 %) que les maladies à pneumocoques.
Chez les enfants, plusieurs handicaps potentiels peuvent résulter de dommages au niveau système nerveux. Perte auditive neurosensorielle, épilepsie, troubles de l'apprentissage. Des difficultés de comportement, ainsi qu'une diminution de l'intelligence, surviennent chez environ 15 % des survivants. Dans certains cas, la perte d'audition peut être réversible14. Chez les adultes, aucun handicap ne survient dans 66 % des cas. Les principaux problèmes étant la surdité (dans 14 %) et la déficience intellectuelle (dans 10 % des cas).

Épidémiologie

La bactérie Neisseria meningitidis (le méningocoque) est présente dans tous les pays de façon endémique. Des 12 groupes ou sous-types de méningocoques recensés, les groupes A, B et C sont à l'origine d'environ 90 % des cas de méningococcie dans le monde. Pour des raisons mal comprises, leur distribution varie d'un continent à l'autre.
  • Le groupe A est présent en Asie, mais il continue de prédominer en Afrique où il provoque la plupart des grandes épidémies dans la ceinture méningitique, causant jusqu'à plus de 85 % des cas de méningite à méningocoques observés2,3.
  • Le groupe B prédomine en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Australie / Nouvelle-Zélande et en Europe.
  • Le groupe C se retrouve principalement en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, mais on peut aussi le rencontrer en Afrique.
  • Le groupe Y se retrouve principalement en Amérique du Nord mais il peut être trouvé occasionnellement en Afrique.
L’Afrique sub-saharienne connaît de grosses épidémies de méningite depuis plus d’un siècle15, ce qui a mené à l’appellation « ceinture africaine de la méningite ». Les épidémies surviennent tous les 8 à 12 ans dans une région qui s’étend du Sénégal et de la Gambie à l’ouest à l’Éthiopie à l’est, typiquement durant la saison sèche (de décembre à juin)16. Bien que la nature de ces cycles épidémiques ne soit pas entièrement comprise, plusieurs facteurs de risque ont été associés au développement d’épidémies dans la ceinture de la méningite. Ce sont notamment: des conditions médicales (sensibilité immunologique de la population), des conditions démographiques (voyages et vastes mouvements de population engendrés par les pèlerinages et les marchés traditionnels régionaux), des conditions socioéconomiques (surpopulation des habitations et pauvreté, des conditions climatiques (sécheresse et tempêtes de sable), et des infections concomitantes (infections respiratoires aiguës.)
Le taux d’attaque se situe entre 100 et 800 pour 100 000 habitants2, dans cette région où l’accès aux soins est difficile. Les cas de méningite sont principalement causés par les méningocoques. La plus grosse épidémie de tous les temps a balayé la ceinture de la méningite en 1996–1997, causant plus de 250 000 cas et 25 000 décès17. L’Afrique a été relativement épargnée ces dernières années, mais les 88 199 cas recensés en 2009 font craindre qu’une nouvelle vague épidémique ait pris naissance en Afrique sub-saharienne. Année après année, les épidémies grèvent les budgets consacrés à la santé des pays de la ceinture de la méningite.

Recherche et développement

Selon une étude prospective anglaise, une exposition d'enfants de moins de 5 ans au tabagisme passif entraîne un doublement des infections à méningocoque, et un triplement lors d'une exposition in utero au tabagisme18.

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