Le nom de Marrakech vient du tamazight Mour qui signifie « pays » et Akouch qui veut dire « Dieu », ce qui donne « la terre de Dieu ». Une autre étymologie donne l'interprétation de « terre de parcours »2.
Très vite, à Marrakech, sous l'impulsion des Almoravides, pieux guerriers et austères savants venus du désert, de nombreuses mosquées et médersas (écoles de théologie coranique) furent construites, ainsi qu'un centre commercial pour le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. Marrakech grandit rapidement et s'imposa comme un centre culturel et religieux influent, supplantant Aghmat, auparavant chef-lieu du Haouz, et ce depuis une période ancienne. Des palais furent édifiés également et ornés avec le concours d'artisans andalous venus de Cordoue et de Séville, qui amenèrent le style omeyyade caractérisé par des coupoles ciselées et des arcs polylobés. Cette influence andalouse fusionna avec les éléments sahariens voire ouest-africains et fut synthétisée dans une architecture originale totalement adaptée à l'environnement spécifique de Marrakech. La ville devint la capitale de l'Émirat almoravide qui s'étendait des rives du Sénégal jusqu'au centre de l'Espagne et du littoral atlantique jusqu'à Alger.
La cité fut ensuite fortifiée par le fils de Youssef Ibn Tachfin, Ali Ben Youssef, lequel fit édifier vers 1122-1123 des remparts encore visibles.
Pavillon principal des jardins de la Ménara
Afin d'alimenter la palmeraie et les grands jardins, un système d'irrigation fut édifié et perfectionné. Marrakech, par rayonnement culturel attira de nombreux écrivains et artistes venus notamment d'Andalousie, dont notamment le célèbre philosophe Averroès de Cordoue, connu pour ses commentaires d'Aristote.
En 1269, Marrakech fut conquise par les nomades zénètes aux dépens des derniers Almohades. Lorsque survient l'avènement de la dynastie mérinide, Marrakech tomba alors dans une certaine léthargie, et son déclin entraîna la perte de son statut de capitale au profit de sa grande rivale, Fès.
Au début du XVIe siècle, Marrakech redevint la capitale du royaume, après avoir été le siège des émirs Hintata. Elle renoua rapidement avec son apogée, en particulier sous le règne des sultans saadiens, Mohammed El Mahdi et Ahmed al-Mansur Saadi. Grâce à la fortune amassée par les sultans, Marrakech fut embellie, les monuments en ruine alors restaurés et de somptueux palais édifiés. Le palais El Badi élevé par Ahmed al-Mansur, était une réplique de l'Alhambra, réalisée avec les matériaux les plus précieux provenant d'Italie (marbre), du Soudan (poudre d'or), des Indes (porphyre) et même de Chine (jade). Le Badi frappa également les contemporains par sa Kubbat al Jujjaj, sa « coupole de verre » réalisée en cristal translucide. Mais tout ceci devait disparaître, démantelé sur ordre du sultan Moulay Ismail vers 1695. Ce palais était avant tout destiné aux réceptions fastueuses offertes aux ambassadeurs venus d'Espagne, d'Angleterre et de l'Empire ottoman, reconnaissant le Maroc saadien comme une puissance incontournable dont l'aire d'influence atteignait les confins du Niger et du Mali, grande région productrice d'or. Sous le règne de la dynastie saadienne, Marrakech retrouva ainsi son rôle de point de contact entre le Maghreb, le bassin méditerranéen et le monde africain subsaharien, par le biais des routes caravanières.
À la fin du XVIIe siècle, la dynastie alaouite succéda aux Saadiens. Le trône fut successivement transféré à Fès puis à Meknès, nouvelle ville impériale. Le sultan Mohammed III (1757-1790) choisit la ville comme lieu de résidence principale, en raison de la proximité de Mogador (actuelle ville d'Essaouira) qu'il faisait édifier sur les plans d'un architecte français passé à son service. En 1792, Marrakech devint la capitale d'un petit-fils de Mohammed III, Hicham, qui se fait reconnaitre comme sultan par cette partie du pays tandis que son frère Sulayman était reconnu sultan légitime à Fès par les oulémas et par les provinces au nord du fleuve Oum Errabiaa. Il s'ensuivit une guerre entre les deux sultans rivaux, qui s'acheva par la défaite de Hicham en 1796, malgré le soutien espagnol dont il bénéficiait. Marrakech fut reconquise par Sulayman en 1797 et la ville réintégra le territoire du makhzen officiel de Fès. Au début du XXe siècle, Marrakech connut plusieurs années de troubles. Après la mort du grand vizir Ba Ahmed en 1900, véritable régent de l'Empire chérifien durant la minorité du jeune sultan Abd al-Aziz du Maroc, le pays était en proie à l'anarchie, aux révoltes tribales, aux complots des grands féodaux, sans compter les intrigues européennes. En 1907, Moulay Abd al-Hafid, khalifa (représentant du makhzen) à Marrakech fut proclamé sultan par les puissantes tribus du Haut-Atlas et par certains oulémas qui niaient la légitimité de son frère Abd al-Aziz. C'est également en 1907 que fut assassiné un médecin français installé à Marrakech, le docteur Mauchamp, suspecté d'espionnage au profit de son pays. La France saisit cette affaire pour faire pénétrer ses troupes au Maroc, depuis Oujda à l'est et Casablanca à l'ouest. L'armée coloniale française se heurta néanmoins à une solide résistance animée par Ahmed al-Hiba, un fils du grand cheikh Ma El Aïnin monté du Sahara avec ses guerriers nomades issus des tribus Reguibat. Après la bataille de Sidi Bou Othmane, qui vit la victoire de la colonne Mangin sur les forces d'al-Hiba (septembre 1912), les Français s'emparèrent de Marrakech qui entra ainsi dans le protectorat français du Maroc instauré depuis mars 1912. La conquête avait été facilitée par le ralliement des tribus Imzwarn et de leurs chefs appartenant à la puissante famille des Glaouis.
L'un d'entre eux, Thami El Glaoui, devint célèbre en accédant au poste de pacha de Marrakech, fonction qu'il occupera pratiquement durant toute la durée du protectorat (44 ans). Le pacha Glaoui s'illustra par sa collaboration avec les autorités de la résidence générale, qui trouva son point d'orgue avec le complot visant à détrôner Mohammed Ben Youssef (Mohammed V) pour le remplacer par le cousin du sultan, Ben Arafa. Thami El Glaoui, déjà réputé pour ses fréquentations prestigieuses et son train de vie fastueux, digne d'un véritable monarque, devint ainsi un symbole marquant de l'ordre colonial et colonialiste au Maroc. Il ne put néanmoins s'opposer à la montée en puissance du sentiment nationaliste, ni de l'hostilité d'une part croissante de la population. Il ne put non plus s'opposer aux pressions de la France, qui consentit à se défaire de son protectorat marocain en raison du désastre de l'Indochine et du début de la guerre d'Algérie. Après deux exils successifs (en Corse puis à Madagascar), Mohammed Ben Youssef fut autorisé à rentrer au Maroc (novembre 1955), et ce retour signa la fin du règne despotique du Glaoui sur Marrakech et sa région.
Culture
Marrakech est aussi l'une des villes universitaires du Maroc. L'université Qadi Iyad est la plus importante de la région. Plus récemment une école supérieure des arts visuels (ESAV) est née en partenariat entre la Fondation Dar Bellarj et l'Université de Marrakech, offrant à la ville un support de formation aux métiers du cinéma et de la télévision. Marrakech organise aussi le Festival International du Film.La Biennale Arts in Marrakech, née en 2005 est le plus important rendez-vous d'art contemporain au Maroc. L'art contemporain a désormais un musée privé à Marrakech. Il s'agit du musée de la palmeraie, une initiative privée due au collectionneur et créateur de parfums Abderrazzak Benchaâbane. Au musée de la palmeraie le visiteur découvre un collection de peintures, de photographies, installation et sculptures d'artistes marocains et étrangers. La collection montre le travail d'une soixantaine d'artistes d'aujourd'hui et de ceux de la pariiez[Quoi ?] juste après la grande guerre.
On trouve à Marrakech le premier campus privé du royaume qui regroupe plusieurs écoles telles que le Groupe HECI (Hautes Études Commerciales et Informatiques),l'école supérieure de gestion
Climat
À Marrakech, les hivers sont souvent frais le matin, mais les températures y montent très vite en pleine journée pour atteindre les 18 degrés en moyenne. Par la suite, le mercure chute très vite en soirée, pour y atteindre les 7 degrés. Les étés quant à eux sont très souvent torrides, et il n'est pas rare de voir le mercure dépasser la barre des 40 degrés. Le record de chaleur a été observé le 17 juillet 2012 avec 49,6°C. Les orages éclatent la plupart du temps vers les mois d'octobre et novembre, car un vent humide et assez rare, le Herrûrco, apparaît en automne, pour y apporter pluies et orages. Quant à l'hiver, il est assez humide et il n'est pas rare qu'il pleuve plusieurs jours de suite. Les montagnes de l'Atlas qui cernent la ville sont enneigées de novembre à avril en moyenne.Mois | jan. | fév. | mar. | avr. | mai | jui. | jui. | aoû. | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 5,9 | 7,6 | 9,4 | 11,0 | 13,8 | 16,3 | 19,9 | 20,1 | 18,2 | 14,7 | 10,4 | 6,5 | 12,8 |
Température moyenne (°C) | 12,2 | 13,8 | 15,8 | 17,3 | 20,6 | 23,8 | 28,3 | 28,3 | 25,3 | 21,1 | 16,3 | 12,6 | 19,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 18,4 | 19,9 | 22,3 | 23,7 | 27,5 | 31,3 | 36,8 | 36,5 | 32,5 | 27,5 | 22,2 | 18,7 | 26,4 |
Précipitations (mm) | 32,2 | 37,9 | 37,8 | 38,8 | 23,7 | 4,5 | 1,2 | 3,4 | 5,9 | 23,9 | 40,6 | 31,4 | 281,3 |
Nombre de jours avec pluie | 7,6 | 6,8 | 7,5 | 7,7 | 4,8 | 1,2 | 0,6 | 1,2 | 2,8 | 5,5 | 6,6 | 6,5 |
Tourisme
La ville est un haut-lieu touristique, plus de deux millions de touristes chaque année. Elle est également le point de départ de nombreuses excursions pour les randonneurs désireux de parcourir l'Atlas ou le désert plus au sud.Aussi, la ville est devenue une destination privilégiée du « tourisme dentaire », étant donné que la qualité des soins dentaires a considérablement augmenté ces dernières années alors que leur coût reste relativement faible[pertinence contestée].
La ville s'oriente désormais vers le tourisme de luxe. Marrakech est en effet devenue une des destinations favorites pour les célébrités françaises qui aiment son charme très bien préservé qui sait allier luxe, raffinement et authenticité. La ville a ainsi été qualifiée de « rêve des milles-et-une nuits » par Arielle Dombasle qui s'investit en France pour mieux faire connaître cette ville des Français. De nombreuses stars françaises ont d'ores et déjà acheté leur riad privé en plein cœur de la Médina. L'apparition de ce tourisme de luxe remonte à 1967 avec l'arrivée d'Yves Saint Laurent à Marrakech, puis son rachat en 1980 du jardin Majorelle. Marrakech devient alors un lieu réputé pour sa culture, ses arts, ses traditions et son patrimoine architectural qui séduit peu à peu un grand nombre d'artistes de renom. Cependant, ce n'est que depuis les années 2000 que ce tourisme a pris une ampleur considérable.
Économie
L'économie de Marrakech repose essentiellement sur le tourisme, le commerce et l'artisanat. L'infrastructure hôtelière a connu ces dernières années une croissance rapide. Marrakech est reliée par l'autoroute A7 à la capitale économique du pays, Casablanca, depuis avril 2007. Côté sud, elle est reliée à Agadir par l'autoroute A7 depuis juin 2010. Le chiffre d'affaires rapporté par le tourisme y connaît une croissance exponentielle puisqu'il y doublerait tous les 4 ans.On recense dix-huit souks à Marrakech, où exercent plus de quarante mille potiers, dinandiers, maroquiniers et autres artisans. Leurs productions traditionnelles sont aujourd'hui concurrencées par des sandales en plastique, des djellabas synthétiques ou de fausses écharpes palestiniennes fabriquées en Inde ou en Chine.
Marrakech est dotée de plusieurs grandes et moyennes surfaces dont: Marjane, Acima, Asswak Salam, Carrefour et Carrefour Market, trois centres commerciaux: Al Mazar Mall, Marrakech Plaza, Marjane Square.
Les quartiers industriels Sidi Ghanem et Al Massar, regroupent une plateforme logistique importante contenant des usines, des ateliers, des dépôts de stockage et des showrooms.
La ville est desservie par l'aéroport Marrakech - Menara, qui est le deuxième plus important aéroport du Maroc.Ce dernier est certifié ISO 9001 par les organisations de certification internationale.
La gare de Marrakech est l'une des plus importante gares marocaines. Une ligne TGV reliant la ville à Casablanca est à l'étude pour l'horizon 2017, pour être ensuite prolongée vers Agadir.
La ville abrite une cimenterie de la société Ciments du Maroc, filiale du groupe italien Italcementi5
Les quartiers hors-remparts
La Palmeraie
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