Le Journal officiel français du 12 juillet 2009 donne « éco-TIC » comme équivalent de « green information technology » et « green IT » ou encore « green computing ». Selon la définition qu'il en donne, les « écotechniques de l'information et de la communication » sont des techniques de l'information et de la communication dont la conception ou l'emploi permettent de réduire les effets négatifs de l'activité humaine sur l'environnement1.
Le Journal officiel précise que « la réduction des effets négatifs de l'activité humaine sur l'environnement tient à la diminution de la consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre qui résulte du recours aux écotechniques ou à la conception même de ces techniques, qui s'attache à diminuer les agressions qu'elles pourraient faire subir à l'environnement au cours de leur cycle de vie ».
Sommaire
Origine
La démarche d'informatique éco-responsable est récente. Historiquement, elle n'est pas liée au programme Energy Star, lancé en 1992 aux Etats-Unis pour des raisons purement économiques. C'est le cabinet de conseil Gartner qui a popularisé le terme en 2007. L'informatique éco-responsable est une tendance industrielle importante des techniques de l'information et de la communication, avec de très nombreuses recherches menées sur ce sujet. C'est une préoccupation sensible des centres de données, pour qui la facture énergétique augmente fortement (x2 entre 2000 et 20052) avec la forte croissance de la puissance de calcul installée. (La plupart des entreprises – IT Google, Apple, etc. – communiquent sur le sujet). L'enjeu est à la fois économique et lié à l'image de ces entreprises.Constats, ordres de grandeur
Toxicité et éco-toxicité
Les principaux impacts négatifs directs des équipements informatiques ont lieu lors de la fabrication des composants électroniques qui sont ensuite assemblés pour fabriquer un ordinateur, smartphone, écran, etc.3 Parmi ces impacts négatifs, la toxicité (pour l'homme), l'éco-toxicité (pour la faune et la flore), et l'épuisement des ressources non renouvelables sont les principaux dangers. La consommation électrique et les émissions de gaz à effet de serre sont des impacts négatifs de second ordre.Consommation électrique
L'informatique au sens large consomme une quantité importante d'énergie électrique. Les enjeux financiers de l'informatique éco-responsable sont donc très importants. Les acteurs économiques du secteur déploient pour cette raison d'importants efforts de communication sur le thème de l'efficacité énergétique de leurs équipements, parfois à la limite de l'écoblanchiment (en anglais greenwashing).[réf. nécessaire]- Les techniques de l'information et de communication (TIC) consomment 13,5 % de l'électricité en France. Elles sont responsables de 5 % des émissions de CO2 du pays4.
- La consommation électrique des micro-ordinateurs augmente de 5 % tous les ans.[réf. nécessaire]
- L’électricité représente 10 % du budget des DSI.[réf. nécessaire]
- La facture électrique des ordinateurs (sur leur durée de vie) est désormais supérieure au coût d’achat5.
- Entre 2000 et 2005, la consommation électrique des centres d'exploitation a doublé dans le monde2.
Gaspillage de ressources
Le second constat pointe que l'utilisation des capacités installées est rarement optimale :- Le Taux d'utilisation moyenne d'un serveur est < 6 % (pour 30 % des machines installées, < 3 %), mais les chiffres varient : d'autres sources indiquent un taux d'utilisation moyen d'un serveur autour de 20 %, en raison des différences entre types de serveurs : 5 à 10 % sur serveurs Intel, 20 % sous Unix, entre 50 à 60 % sur serveurs IBM et plus de 90 % sur grands systèmes, la moyenne donnant environ 20 %)6.
- Le Taux d'utilisation d'un centre d'exploitation est en moyenne à 56 % de son potentiel7.
Création de déchets
Le troisième constat est que l'informatique génère une quantité importante de déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) toxiques chaque année.- 50 millions de tonnes au niveau mondial en 2010, 75 millions de tonnes en 20148. En France, cela représente plus de 24 kg de déchets par an et par habitant, dont moins de 15 % sont collectés et recyclés9. Or, comme le montrent toutes les analyses du cycle de vie (ACV) d'un matériel informatique, les nuisances pour l'homme et son environnement se concentrent lors de la fabrication et de la fin de vie du matériel10.
- Selon Frédéric Bordage, la fabrication d'un Mac Book émet jusqu'à 90 fois plus de CO2 qu'un an d'utilisation11.
Mise en œuvre
La mise en œuvre pratique d'une démarche d'informatique éco-responsable nécessite avant tout de mesurer des phénomènes physiques et de les corréler avec des scénarios d'utilisation opérationnelle des équipements. Pour pouvoir comparer et reproduire ces mesures, elles doivent reposer sur un modèle partagé et autant que possible normalisé. Dans un premier temps, l'approche consistait à comparer les spécifications techniques de consommation émanant des fournisseurs équipements. Outre que les données techniques et les contextes d'emploi utilisés pour obtenir ces chiffres différaient d'un constructeur à l'autre, certains biais pouvaient parfois être introduits pour des raisons commerciales.Indicateurs
L'indicateur d'efficience énergétique (en anglais Power Usage Effectiveness ou PUE) d'un centre d'exploitation est le ratio de l'énergie totale consommée par le centre d'exploitation divisé par l'énergie effectivement utilisée par les équipements informatiques. En 2010, le PUE moyen d'un data center Tier-3 est compris entre 2,5 et 2,7 selon le Green Grid. Mais certains acteurs parviennent à descendre en dessous de 1,3 pour des data centers Tier-112.En 2011, le centre d'exploitation le plus performant au monde était le HP EcoPOD, avec un PUE de 1,0513.
Exemples
- L'allongement de la durée d'utilisation des équipements informatiques pour « amortir » leur énergie grise14 et les nuisances15 liées à la fabrication et à la fin de vie du matériel.
- L'utilisation de logiciels automatisant les fonctionnalités de mise en veille16 et d'extinction des machines hors utilisation évitant les gaspillages liés aux usages utilisateurs. Un PC allumé inutilement coûte 19 à 30 euros par an17.
- La virtualisation de serveurs qui permet un meilleur taux d'utilisation des plateformes matérielles.
- L'optimisation de la climatisation des centres d'exploitation qui est un poste important de dépenses.
- L'utilisation des dégagements de chaleur : certains centres récupèrent la chaleur des unités centrales pour chauffer les locaux.
- La réduction des volumes d'impression.
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